Chaque 11 octobre, la Journée Internationale de la Jeune Fille est célébrée à travers le monde pour mettre en lumière les défis auxquels les jeunes filles sont confrontées et promouvoir leur autonomisation. Au Bénin, cette journée revêt une importance particulière dans un contexte dans lequel de nombreuses filles continuent de faire face à des obstacles tels que les mariages précoces, le manque d’accès à l’éducation et les discriminations sociales.
Cet article met en lumière les enjeux de cette journée au Bénin, le cadre légal en vigueur, les initiatives locales et donne la parole aux acteurs engagés dans la promotion des droits des jeunes filles. La Journée Internationale de la Jeune Fille, proclamée par les Nations Unies en 2011, vise à réaffirmer le droit des jeunes filles à l’éducation, à la santé et à une vie sans violence, lutter contre les inégalités entre les sexes et sensibiliser sur les problématiques spécifiques liées aux jeunes filles.
Au Bénin, selon une enquête de l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique (INSAE) (2022), 30 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. 25 % des jeunes filles abandonnent l’école avant la fin du collège, souvent pour des raisons économiques ou sociales.
Par ailleurs, 15 % des filles âgées de 15 à 19 ans ont subi des violences basées sur le genre. « L’éducation reste l’arme la plus puissante pour transformer la vie des jeunes filles. Nous devons garantir des bourses et un environnement scolaire sécurisé pour les filles », a déclaré Jacques MONDETE spécialiste en genre.
Le Bénin dispose de plusieurs textes juridiques et politiques pour protéger les jeunes filles. Il y a par exemple le Code de l’enfant (2015) qui interdit les mariages précoces et les violences basées sur le genre et garantit le droit à l’éducation pour tous les enfants, filles comme garçons.
Le pays dispose aussi de la Loi n° 2011-26 sur la prévention des violences faites aux femmes. Cette dernière renforce les sanctions contre les auteurs de violences et encourage la sensibilisation des communautés sur les droits des femmes et des filles.
Sans oublier les engagements internationaux comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) ratifié par le Bénin qui participe activement au programme African Girls Can Code qui vise à initier les filles aux métiers numériques.
Malgré ces lois, la mise en œuvre reste un défi, notamment dans les zones rurales. Élève à Cotonou et membre d’un club de jeunes filles, Héleine, 16 ans, avec la permission de ses parents, nous raconte : « grâce à notre club, j’ai appris à m’exprimer sur les défis que nous rencontrons. Nous sensibilisons les autres filles à rester à l’école et à dire non au mariage précoce ».
Plusieurs facteurs comme les mariages précoces entravent l’avenir de la jeune fille. En effet, près d’une fille sur trois au Bénin est mariée avant ses 18 ans, ce qui limite considérablement ses opportunités éducatives et professionnelles.
Les inégalités en matière d’éducation subsistent encore, bien que le taux de scolarisation ait augmenté, les filles restent sous-représentées, surtout dans les filières scientifiques et techniques.
La problématique liée aux violences basées sur le genre est de plus en plus une réalité, car les jeunes filles sont particulièrement vulnérables aux violences sexuelles, aux abus et au harcèlement. Avec le manque d’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, beaucoup de jeunes filles n’ont pas accès à des informations et des services adéquats, ce qui contribue à des taux élevés de grossesses précoces.
« Nous avons mis en place un programme pour encourager les filles à poursuivre leurs études. Avec un peu de soutien, elles peuvent accomplir des choses extraordinaires », explique Richard, Professeur honoraire des Sciences de la Vie et de la Terre.
L’autonomisation de la jeune fille passe par divers programmes et entités comme les clubs de filles dans les écoles qui leur permettent de discuter des défis qu’elles rencontrent et de trouver des solutions collectives.
Les campagnes de sensibilisation souvent organisées par des ONG comme Plan International Bénin et Care Bénin-Togo dans les villages pour informer les familles sur l’importance de l’éducation des filles et les dangers des mariages précoces.
Des projets comme qui forment les jeunes filles déscolarisées à des métiers comme la couture, la coiffure et l’agriculture. Pour la sociologue Justine AMOUSSOU, « il est impératif d’impliquer les familles et les communautés dans les initiatives. Le changement de mentalité est essentiel pour combattre les stéréotypes sexistes ».
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