Au Bénin, les orphelins et les veuves se trouvent souvent dans des situations de grande vulnérabilité, particulièrement lors des partages d’héritage. Malgré les protections légales prévues par le cadre juridique national, ces groupes continuent de faire face à des abus et des discriminations systémiques. Maxime Agoua, professeur de droit public, et Hélène LOKONHOUNDE épouse NOBRE, assistante sociale et chef du Guichet Unique de Protection Sociale de Parakou 2, révèlent que les pratiques culturelles et l’application inégale des lois exacerbent la précarité de ces populations. Les veuves, souvent dépossédées de leurs biens et sans soutien, luttent pour subvenir aux besoins de leurs enfants, exposant ces derniers à des risques accrus de malnutrition et de déscolarisation. Face à cette réalité alarmante, une action concertée est nécessaire pour garantir une protection efficace et équitable des droits des orphelins et des veuves au Bénin.
Les veuves et les orphelins constituent un groupe vulnérable souvent exposé à des abus, surtout lorsqu’il s’agit de l’héritage laissé par un époux ou père défunt. Au Bénin, bien que la législation protège les enfants et, dans une certaine mesure, les veuves, des lacunes existent dans la mise en œuvre et la spécificité des textes de loi.
Maxime Agoua, professeur de droit public, souligne que le droit béninois n’a pas de texte spécifique pour la protection des veuves et des orphelins ensemble. Cependant, les orphelins sont globalement protégés sous le Code de l’enfant et divers décrets. Pour les veuves, bien que le Code des personnes et de la famille offre certaines protections, elles restent souvent insuffisantes face aux abus culturels et sociaux courants.
Sur le sujet, Hélène LOKONHOUNDE épouse NOBRE, assistante sociale et chef du Guichet Unique de Protection Sociale de Parakou 2, note que, malgré les protections légales, de nombreux abus subsistent.
Après le décès de l’époux, il n’est pas rare que la veuve soit soumise à des pratiques culturelles humiliantes, et soit ensuite dépossédée de ses biens et chassée de son domicile avec ses enfants. Ces pratiques exacerbent la vulnérabilité économique et sociale des veuves, les privant des ressources nécessaires pour subvenir aux besoins de leurs enfants.
Maxime AGOUA, professeur de droit public et chargé de programmes au sein du Réseau des Structures de Protection des Enfants en Situation Difficile (ReSPESD), souligne que le droit béninois, bien que protecteur des enfants et des veuves, manque de textes spécifiques pour ces groupes lorsqu’ils sont confrontés à des situations d’exclusion.
L’universitaire mentionne des lois comme le Code de l’Enfant et le Code des Personnes et de la Famille, qui offrent des protections générales, mais souvent insuffisantes dans des contextes culturels où les traditions patriarcales prédominent.
Les orphelins sont particulièrement affectés par ces situations. Privés de soutien matériel et moral, beaucoup sont contraints de quitter l’école et d’entrer précocement dans le monde du travail, souvent dans des conditions dangereuses et illégales. Ce cycle de pauvreté et de manque d’éducation perpétue leur marginalisation et réduit leurs perspectives d’avenir.
Face à ces défis, des initiatives comme les Guichets Uniques de Protection Sociale (GUPS), précédemment connus sous le nom de Centres de Promotion Sociale (CPS), offrent un soutien crucial.
Ces centres travaillent pour rétablir les droits des veuves et des orphelins, fournissant un accompagnement juridique et social. Ils collaborent également avec des associations, comme l’Association des Femmes Avocats, pour défendre les droits de ces groupes vulnérables.
Pour remédier à ces abus et renforcer la protection des veuves et des orphelins, il est impératif de sensibiliser les communautés aux droits légaux de ces individus et de renforcer les structures existantes pour un accès plus facile à la justice.
De plus, il est essentiel de développer des cadres juridiques spécifiques qui abordent les besoins uniques de ces groupes. Les veuves et les orphelins, déjà en deuil de leurs proches, ne devraient pas être doublement victimes d’injustices légales.
La situation exige une prise de conscience accrue et une action concertée de la part des autorités, des organisations non gouvernementales et des acteurs de la société civile pour renforcer la mise en œuvre des lois existantes et créer des mécanismes de soutien plus robustes pour protéger les droits des orphelins et des veuves.
Mise à disposition de vivres au profit d’une famille défavorisée d’Adoukandji pour la soulager de certaines dépenses
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